La reconversion dans l’Éducation nationale : une option possible

par | 19 Fév 2024 | 0 commentaires

En 2022, 0,34 % des enseignants ont quitté définitivement l’Éducation nationale, soit 2 411 professeurs. En 2008-2009, ils n’étaient que 0,05 %, soit 362 professeurs. En 14 ans, le nombre de départs a presque été multiplié par 7. Même si ce pourcentage reste marginal sur l’ensemble du corps enseignant, il est néanmoins révélateur d’un malaise croissant. La tendance est générale en France comme en Europe : de plus en plus de profs questionnent leur métier. Quitter l’enseignement apparaît alors comme la réponse évidente. Si cette solution vous paraît radicale, pourquoi ne pas imaginer une reconversion au sein de l’Éducation nationale ? Enseigner peut se concevoir de diverses façons, que ce soit en termes de publics, de missions ou de lieux. Et rester fonctionnaire au sein de ce ministère s’envisage également sous différents angles. Laissez-vous porter par cette réflexion au travers d’une présentation des nombreuses possibilités de mobilité interne à l’Éducation nationale.

 

La reconversion dans l’Éducation nationale : enseigner autrement

 

Quand vous tournez en rond dans votre classe et que la passion des débuts se fait ronger par l’ennui, il est temps de faire le point ! Peut-être avez-vous déjà changé de cycle ou d’établissement. Peut-être avez-vous testé des méthodes innovantes en vous frottant aux pédagogies actives. Mais rien n’y fait, vous aimez enseigner, mais vous ne vous sentez plus à votre place. Votre seule envie : partir et quitter le navire de l’Éducation nationale. Avant de prendre la décision d’une démission ou d’une rupture conventionnelle, se tourner vers l’enseignement spécialisé fait partie des solutions à envisager. 

L’enseignement spécialisé

Enseigner à des publics spécifiques, c’est bouleverser toute sa conception de la pédagogie, sur le fond comme sur la forme. Répondre à la difficulté scolaire ou au handicap change littéralement le plan de classe et ça fait du bien ! Vous retrouvez du sens et vous renouez avec le fameux sentiment d’utilité qui vous a poussé à devenir professeur. L’adaptation, l’écoute active, le travail au sein d’une équipe large et avec des partenaires pluridisciplinaires font partie du trousseau de l’enseignant spécialisé. Pour vous aider à prendre vos repères dans le vaste paysage de l’enseignement spécialisé, voici un relevé des principaux postes. 

  • l’UPE2A : l’unité pédagogique pour élèves allophones arrivants en France.
  • Le RASED : le réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté offre un soutien pédagogique aux élèves et aux professeurs du 1ᵉʳ degré.
  • La scolarisation des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs.
  • La SEGPA : la section d’enseignement général et professionnel adapté s’adresse aux élèves de la 6ᵉ à la 3ᵉ qui ont des difficultés scolaires importantes et persistantes. 
  • l’ULIS : l’unité localisée pour l’inclusion scolaire est un dispositif de scolarisation des élèves en situation de handicap dans le 1ᵉʳ et le 2ᵈ degré. 
  • L’EREA et LEA : l’établissement régional d’enseignement adapté, au collège, et le lycée d’enseignement adapté sont destinés aux élèves en grande difficulté scolaire et sociale. 
  • L’EMS : l’établissement médico-social s’adresse aux enfants et adolescents de 3 à 20 ans pour lesquels l’établissement de secteur ne peut pas répondre à leurs besoins spécifiques. Il existe plusieurs types d’EMS.
    • L’IME : l’institut médico-éducatif accueille des élèves présentant une déficience intellectuelle. 
    • L’ITEP : l’institut thérapeutique, éducatif et pédagogique s’adresse aux élèves dont le comportement perturbe fortement les apprentissages et la vie sociale. 
    • L’IEM : l’institut d’éducation motrice reçoit les enfants dont le handicap physique limite leur autonomie.
    • L’IES : l’institut d’éducation sensorielle est destiné aux élèves ayant une déficience visuelle ou auditive.
    • L’EPEAP : l’établissement pour enfants ou adolescents polyhandicapés concerne les enfants dont le polyhandicap entraîne une restriction extrême de leur autonomie. 
  • Le CMPP : le centre médico-psycho-pédagogique offre aussi la possibilité d’exercer des missions éducatives auprès de jeunes perturbés dans la poursuite de leur scolarité. 
  • L’enseignant référent : il coordonne les demandes de dossiers liés au handicap.
  • Le PIAL : le pôle inclusif d’accompagnement localisé organise la répartition des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH).
  • L’enseignement en milieu hospitalier.
  • L’enseignement en milieu pénitentiaire auprès de mineurs ou d’adultes. 

D’autres postes spécialisés existent, comme les unités d’enseignement autisme en maternelle (UEMA), en élémentaire (UEEA) et dans le secondaire. Dans chaque région, des appels d’offres proposent des postes nouvellement créés ou qui reflètent une spécificité du territoire. C’est le cas notamment des centres éducatifs fermés (CEF) qui ne sont présents que dans quelques académies. La plupart de ces spécialités peuvent faire l’objet d’une affectation provisoire. Cela permet de tester les missions et les conditions d’exercice. Dans tous les cas, pour devenir titulaire, il sera nécessaire de se former. Le certificat d’aptitude professionnelle aux pratiques de l’éducation inclusive (CAPPEI) est nécessaire pour enseigner face à des élèves à besoins éducatifs particuliers ou en situation de handicap. Il existe plusieurs modules de spécialisation. Pour l’enseignement auprès d’élèves allophones, une certification complémentaire en français langue étrangère (FLE) est requise.

Se former pour accéder à des postes spécifiques enrichit non seulement votre savoir pédagogique, mais aussi votre rapport à l’enseignement et à la transmission. 

💡 Vous aimeriez travailler auprès d’un public à besoins spécifiques tout en quittant l’Éducation nationale ? Le témoignage d’Alexandre pourrait vous intéresser.

La formation

Vous n’y avez pas pensé, et pourtant, vos compétences mériteraient sûrement d’être partagées. Se reconvertir au sein de l’Éducation nationale, c’est, pourquoi pas, songer à devenir formateur. Vous avez construit une expérience, développé une connaissance de votre métier, enrichi vos valeurs. Elles méritent d’être transmises. Partager son expertise redonne de l’élan et ancre sa pratique. 

La formation se décline sous deux axes principaux : la formation initiale et la formation continue. La première s’attache à faire le lien entre les préconisations des textes officiels et la réalité des classes. La seconde s’assure de l’actualisation des pratiques professionnelles tout au long d’une carrière d’enseignant.

  • L’accueil des étudiants se fait par un professeur dans sa classe. Il reçoit un enseignant stagiaire pour des phases d’observation ou de pratique accompagnée. Il favorise la mise en lien entre les apprentissages théoriques et la pratique professionnelle. Pour recevoir des stagiaires, il est possible de répondre à un appel d’offres (motivation de sa candidature) ou à une sollicitation de son supérieur hiérarchique. 
  • La formation des stagiaires sur le terrain est assurée par un maître formateur dans le 1ᵉʳ degré et un formateur académique dans le 2ᵈ degré. En plus de lier théorie et pratique, il intervient dans des modules de formation. Des aménagements de service sont prévus par les textes officiels pour concilier sa présence devant les élèves et les temps d’accompagnement du stagiaire. Une certification de formateur est nécessaire : le certificat d’aptitude aux fonctions d’instituteur ou de professeur des écoles maître formateur (CAFIPEMF) pour le 1ᵉʳ degré ; le certificat d’aptitude aux fonctions de formateur académique (CAFFA) pour le 2ᵈ degré.
  • Le formateur, quant à lui, s’attache aux formations initiale et continue. Il dispose d’une expertise pédagogique. Non seulement il suit sur le terrain les jeunes enseignants stagiaires, mais il organise et anime des actions de formation pour les professeurs titulaires. Il travaille en étroite collaboration avec les inspecteurs et inspectrices pour mettre en œuvre les réformes et les projets. 
    • Dans le 1ᵉʳ degré, le conseiller pédagogique exerce ses missions à l’échelle de la circonscription (CPC) ou du département (CPD). Il est généraliste ou détenteur d’une spécialisation (numérique, arts visuels, maternelle, langue, etc.). Le CAFIPEMF est requis. Il est aussi possible d’allier son rôle de formateur avec l’éducation spécialisée (CAPPEI). Il peut alors devenir conseiller pédagogique dans l’adaptation scolaire et la scolarisation des élèves handicapés (ASH) ; référent départemental pour les troubles du spectre autistique (TSA) ; référent départemental pour les troubles du comportement (TCC) ; etc. 
    • Dans le 2ᵈ degré, les missions précédentes sont confiées à un formateur académique du second degré. Il exerce dans sa matière d’enseignement initiale. Le CAFFA est nécessaire.

Il arrive parfois que l’enseignement ne soit plus satisfaisant, que ce soit face à des élèves ou des professeurs. Envisager l’encadrement, c’est une façon de participer autrement aux actions éducatives.

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La direction et l’inspection : encadrer et mettre en œuvre la politique éducative

L’idée de diriger un établissement scolaire, quel qu’il soit, arrive moins facilement en tête de liste des réflexions. Vous avez envisagé de changer de métier dans l’Éducation nationale sous différentes perspectives. L’idée de diriger une école, un collège ou un lycée a été vite relayée dans la colonne des sûrement pas moi. Mais finalement, la déplacer dans la case des pourquoi pas se tente. Cela ne déclenchera pas de PPMS anti-intrusion dans votre dossier de reconversion ! L’idée mérite de s’y attarder un peu.

La direction d’école : l’exception à la règle

Dans le 1ᵉʳ degré, la manière la plus simple de se frotter aux tâches d’encadrement et de gestion d’une structure éducative, c’est la direction d’école. La plupart du temps, il suffit de postuler sur une direction lors du mouvement intra-départemental. Une fois affecté, le directeur fait fonction. Si les missions lui conviennent, il demande son inscription sur une liste d’aptitude.

Le directeur reste un professeur des écoles. Il dispose d’un aménagement de service qui détermine le temps passé en classe et celui consacré aux tâches administratives. Cette décharge de l’enseignement varie d’une fois par mois, pour les petites écoles, à une décharge complète, pour les plus grandes. 

Le directeur d’école assure le pilotage pédagogique, organise et garantit le bon fonctionnement de la structure autant sur le plan réglementaire (sécurité, procédures administratives, etc.) que relationnel (communication avec les parents, les partenaires locaux et institutionnels, etc.). Vous pensez que la fonction de direction est similaire à celle d’un principal de collège ? Oui, mais non. Oui, parce que les missions et les enjeux sont proches. Non, parce que le directeur d’école n’est pas un supérieur hiérarchique. Il assure une fonction de direction, il n’est pas un personnel de direction. Dans la pratique, ça change non seulement son pilotage de l’école (relation entre pairs), mais aussi sa situation administrative. En effet, il reste un fonctionnaire de catégorie A, c’est-à-dire un cadre de la fonction publique.

La direction des collèges et lycée

Diriger un collège ou un lycée nécessite soit un concours de personnels de direction (ouvert aux enseignants des 1ᵉʳ et 2ᵈ degrés), soit l’admission sur une liste d’aptitude. Dans le dernier cas, il est indispensable d’avoir fait fonction sur un poste pendant plusieurs années. Ce peut être une manière rassurante de s’essayer à la direction d’un établissement sans trop bouleverser sa vie professionnelle et personnelle. 

Le principal de collège et le proviseur sont nommés de manière académique, comme les professeurs du 2ᵈ degré. La durée d’exercice au sein d’un même endroit est réglementée. Ils ne peuvent pas rester plus de neuf ans sur un même poste au risque d’être affectés directement par le ministre de l’Éducation nationale. Pour cette raison, ils sont contraints de participer au mouvement à partir de la 6ᵉ année. Malgré tout, dans l’intérêt du service, des exceptions sont possibles.

À la différence des directeurs d’école, les principaux de collège et les proviseurs sont des chefs d’établissements. Des postes d’adjoints sont parfois coexistants. Ils participent à l’encadrement du système éducatif et à la mise en place d’actions d’éducation. Ils représentent l’État et président le conseil d’administration. Ils conduisent la politique éducative quand les directeurs d’école, eux, pilotent des actions pédagogiques. Ils sont les supérieurs administratifs des professeurs de collège et lycée. Pour toutes ces raisons, ils sont fonctionnaires de catégorie A+, ce sont des cadres supérieurs. 

L’inspection

Que ce soit dans le 1ᵉʳ ou le 2ᵈ degré, les professeurs ont pour supérieur hiérarchique un inspecteur (ou une inspectrice !) de l’Éducation nationale, c’est l’IEN. Un professeur du 2ᵈ degré a deux supérieurs hiérarchiques directs : le principal ou le proviseur et l’inspecteur de sa matière. 

L’inspecteur accède à sa fonction par un concours ou par une inscription sur une liste d’aptitude (après avoir fait fonction sur un poste). Il a très souvent été formateur au préalable. Ce critère n’est pas obligatoire, mais dans la pratique, il répond à une certaine logique de parcours et facilite grandement l’exercice des missions.

Devenir inspecteur, c’est assurer des fonctions d’encadrement et de mise en œuvre de la politique éducative. Il s’agit aussi d’inspecter et d’évaluer les actions pédagogiques des enseignants. Le pilotage de formations rend indispensable d’avoir des compétences et une appétence pour la pédagogie et la didactique. Être inspecteur ou inspectrice implique également un changement de catégorie pour devenir cadre supérieur. En contrepartie, cela entraîne un renoncement à son concours de professeur. Expérimenter le poste en faisant fonction est, là encore, une opportunité à ne pas négliger. Testez ! Validez votre changement de corps administratif si vous vous y épanouissez. Revenez à votre emploi précédent si diriger une équipe pédagogique et travailler étroitement avec la DSDEN et le rectorat ne vous conviennent pas.

Envisager les missions de direction et d’inspection, et plus largement se reconvertir au sein de l’Éducation nationale, remanie votre vie professionnelle. Vous bougez les lignes, vous acceptez la mobilité d’un poste ou d’un lieu. Vous envisagez, pourquoi pas, un détachement ou un reclassement pour tenter une nouvelle fonction au sein de l’administration.

💡 Si après cette lecture vous réalisez que vous ne voulez pas vous reconvertir dans l’Éducation nationale, vous pouvez envisager de démissionner ou de demander une rupture conventionnelle.

    Le détachement administratif : trouver des passerelles dans l’Éducation nationale

     

    Le détachement administratif se trouve à la croisée de nombreuses opportunités professionnelles. Il permet d’exercer de nouvelles fonctions dans une autre administration, ou dans d’autres services, sans perdre ses acquis. On parle du principe de la double carrière : les droits à l’avancement et à la retraite du corps d’origine sont maintenus. Le détachement est accordé pour une durée limitée. Ensuite, vous demanderez soit une réintégration du corps d’origine soit une intégration dans le corps d’accueil. Vous pouvez donc changer de corps sans vous désincarner !

    Le passage du 1ᵉʳ au 2ᵈ degré… et vice versa !

    Vous avez choisi votre cycle d’enseignement par passion pour une matière ou par enthousiasme pour un niveau scolaire. Ces raisons vous paraissaient justes hier, mais vous les reconsidérez aujourd’hui. L’Éducation nationale a pensé à saupoudrer de la mobilité inter-degrés pour mettre un peu d’espace dans un système souvent rigide. Non seulement vous pouvez passer d’un degré à l’autre, mais, si vous êtes enseignant en collège ou lycée, vous pouvez même intégrer un poste universitaire. Un texte officiel définit chaque année le calendrier, les conditions et la procédure pour l’année scolaire N+1. 

    Une autre façon de passer d’un degré à l’autre, c’est de préparer un concours par voie interne. Par exemple, vous avez suivi un cursus universitaire sportif en Staps. Vous êtes professeur des écoles depuis plusieurs années, mais vous aimeriez enseigner l’EPS aux collégiens. Sur accord de votre administration, vous pouvez présenter le certificat d’aptitude au professorat d’éducation physique et sportive (Capeps) par voie interne. Ces concours internes se préparent par correspondance ou dans des centres adaptés. Bien sûr, il reste toujours possible de passer ces épreuves en candidat libre. Néanmoins, il serait dommage de ne pas essayer d’obtenir une autorisation qui dégagerait du temps et optimiserait vos chances de réussir. 

    À ces possibilités de détachement, s’ajoute l’enseignement auprès d’adultes. Le groupement d’établissements publics locaux d’enseignement (GRETA) propose des modules de formations et des préparations diplômantes comme le CAP ou le BTS. Ce sont des professeurs de l’Éducation nationale qui dispensent ces cours.

    Les autres missions éducatives

    Cette mobilité inter-degrés permet, en outre, d’élargir ses missions éducatives. Par un concours interne, il est possible de s’orienter vers le poste de conseiller principal d’éducation (CPE). Son rôle éducatif s’envisage au sein d’un autre espace scolaire. Son approche est plus globale ; pour bien apprendre, il faut avant tout avoir un cadre serein et bienveillant.

    💡 Le poste de CPE vous intéresse ? Écoutez le témoignage de Marie qui a choisi cette voie pour se reconvertir dans l’Éducation nationale. 

    Cette question de la juste place et du bien-être dans l’institution, on la retrouve aussi dans les missions du psychologue de l’Éducation nationale (psyEN). Un concours interne existe également, mais l’un des pré-requis est d’être titulaire d’un diplôme en psychologie. Son approche est complète puisqu’elle englobe le développement psychologique, cognitif et social des élèves. On retrouve deux spécialisations à l’intérieur de ce métier : 

    • l’éducation, le développement et les apprentissages à destination des écoliers ;
    • l’éducation, le développement et le conseil en orientation scolaire et professionnelle qui concernent les collégiens et les lycéens.

    Parmi les autres missions éducatives, se trouve le poste d’enseignant documentaliste. Il a la responsabilité du centre de documentation et d’information (CDI) d’un collège ou d’un lycée. De même, le réseau de documentation pédagogique Canopé offre une possibilité d’exercer le métier de documentaliste. Les ressources documentaires sont pédagogiques et didactiques, elles s’adressent cette fois-ci aux enseignants. Par ailleurs, d’autres détachements sont possibles au plan national. Ils dépendent des particularités locales. Par exemple, vous pouvez envisager de demander un détachement dans le service éducatif du Mont Saint-Michel ou à la direction du centre de vacances de l’Abérouat dans les Pyrénées. Construire son changement de métier dans l’Éducation nationale se décline autant en prenant en compte vos envies que les particularités et les possibilités de votre territoire. 

    L’enseignement ici ou là-bas

    Le lieu d’enseignement est aussi une variable d’ajustement. Pour changer d’air, vous pouvez changer de voie et changer de lieu. Dans un premier temps, vous pensez à une école différente, un nouveau collège ou lycée ou à une mutation dans une nouvelle région. À moins que le vent ne vous pousse franchement hors de France !

    Avez-vous déjà songé à enseigner à l’étranger ? Le réseau de l’agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) est placé sous tutelle du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Il gère les affectations dans des établissements scolaires français. Les demandes se font via un formulaire et une procédure détaillée sur le site officiel de l’AEFE. Il est possible de conserver son statut d’enseignant français. Vous pourriez tenter l’aventure d’enseigner : 

    • à l’école primaire de Moanda au Gabon ;
    • dans un collège de la principauté de Monaco ;
    • à l’école française de Siem Reap au Cambodge ;
    • au lycée Jean-d’Alembert au Chili.

    💡 Certaines invitées du podcast ont enseigné dans le monde entier pour donner un nouvel élan à leur carrière. À vous de parcourir la carte pour explorer votre métier sous d’autres fuseaux horaires ! 

    Dans une autre logique d’éloignement, vous pouvez demander un détachement comme enseignant au centre national d’enseignement à distance (CNED). Il accompagne les élèves dans leur scolarité ou complète leur parcours avec des supports adaptés à l’enseignement sans la présence d’un professeur. Enseigner au CNED se fait par le biais d’une mise à disposition. Elle est définie par une convention signée entre le ministère de l’Éducation nationale et le CNED. Contrairement aux idées reçues, y enseigner n’implique pas de travailler à distance. Une partie peut s’effectuer en télétravail, mais l’autre doit se faire en présentiel dans l’un des centres nationaux. Cette affectation s’inscrit également dans le cadre d’une reconversion pour raison de santé.

    L’administration

    Et si la classe ne vous convient plus, quelle qu’elle soit et où qu’elle soit, que les actions de formation ou de direction ne vous attirent pas ? Tout n’est pas perdu ! Attendez encore avant de songer à démissionner. Peut-être qu’un poste dans l’administration vous conviendrait ! Oser pousser la porte de cette reconversion dans l’Éducation nationale, c’est découvrir de vastes possibilités à l’intérieur du ministère et, plus largement, de la fonction publique. De la secrétaire de direction aux personnels du rectorat, il y a une multitude de services et de bureaux. Tous font partie des rouages et de l’organisation de l’institution. Par contre, certains de ces emplois impliquent un reclassement administratif de catégorie A en catégorie B. Pensez à vous renseigner. Comme nous l’avons vu plus haut, le principe de la double carrière conserve les droits à l’avancement et à la retraite du corps d’origine. Vous évoluerez sûrement plus vite que de jeunes collègues, mais l’indice qui détermine le calcul de votre salaire sera inférieur. Est-ce grave ? Ça dépend de vous, de vos besoins financiers et de votre santé. Si votre qualité de vie s’améliore, si vous êtes plus épanoui au travail, alors vous aurez tout gagné ! 

    💡 Dans cet épisode de podcast, Sophie parle de son poste en tant que secrétaire de direction dans un collège. Contrairement à de nombreux invités, elle ne s’est pas reconvertie dans l’Éducation nationale par choix, mais pour des raisons de santé.

    Parmi les métiers possibles en lien avec l’administration, vous pouvez ajouter à votre (longue) liste d’autres postes accessibles en détachement comme : 

    • la mutuelle générale de l’Éducation nationale (MGEN) ;
    • l’autonome de solidarité laïque (ASL) ;
    • l’office central de la coopération à l’école (OCCE) ;
    • la ligue de l’enseignement ;
    • les pupilles de l’enseignement public (PEP).

    Et si vous avez le combat social chevillé au corps, un engagement syndical peut vous amener à bénéficier d’un temps de décharge d’enseignement. Il va de quelques heures par semaine à un détachement des fonctions pour exercer pleinement le mandat syndical.

    Vous n’avez toujours pas trouvé le métier administratif qui vous conviendrait et vous ne voulez pas fermer la possibilité de rester fonctionnaire ? Parcourez la plateforme choisir le service public avant de renoncer. Les recherches s’effectuent par secteur d’activité et par zone géographique. Peut-être que le travail de vos rêves est déjà sous vos yeux…

     

    En pratique

    De nombreuses possibilités existent pour préparer une reconversion dans l’Éducation nationale. Vous pouvez : 

    • enseigner dans l’éducation spécialisée ;
    • devenir formateur auprès des professeurs stagiaires ou en poste ;
    • diriger une école ;
    • devenir personnel de direction en tant que principal de collège ou proviseur en lycée ; 
    • être inspecteur ;
    • enseigner dans un autre degré ;
    • former des adultes ; 
    • devenir CPE ;
    • assurer les fonctions de pysEN ;
    • découvrir d’autres missions éducatives en fonction des particularités de votre territoire ;
    • être professeur à l’étranger ;
    • rejoindre les enseignants du CNED ;
    • intégrer un poste administratif ; 
    • s’engager dans une fonction sociale et solidaire.

    Le conseiller RH de proximité, appelé conseiller en mobilité carrière dans certaines académies, est le premier interlocuteur pour préparer votre changement de métier. Le psyEN du rectorat est également conseiller d’orientation des personnels enseignants. L’un comme l’autre, ils pourront vous aider à cerner vos besoins et vos envies. Mais la seule personne à savoir ce qui ranimera la flamme professionnelle, c’est vous !

     

    Article rédigé par Manuella, une prof reconvertie.

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