Comment devenir tatoueuse ? Les conseils de Léna

par | 10 Jan 2024 | 0 commentaires

Avant de devenir tatoueuse, Léna était une professeure des écoles dévouée qui partageait son savoir avec enthousiasme dans les salles de classe de la région parisienne. Après six ans, un sentiment d’inadéquation avec cette profession a commencé à germer, déclenchant une quête personnelle pour redécouvrir sa passion. Comment devenir tatoueuse, cette question a résonné en elle comme un appel. Aujourd’hui, Léna a 36 ans et vit dans le sud de la France. Elle nous livre son histoire, un témoignage de cette transformation vers un métier-passion où l’art et l’humanité se rencontrent.

Mes débuts professionnels

La passion pour le dessin et l’art

C’est en 2018 que j’ai pris la décision de quitter l’enseignement. J’avais toujours eu une attirance pour le dessin et l’art, un héritage familial précieux que j’avais relégué au second plan. Ma reconversion n’était pas tant un choix qu’une nécessité, un retour à mes premiers amours. Je considère plutôt que l’enseignement était une parenthèse dans ma vie. 

 

Les expériences et formations antérieures

Avant de devenir enseignante, j’ai mené une vie aux multiples facettes : sportive de haut niveau de 10 ans à 22 ans en monopalme, étudiante en arts appliqués, et même infographiste et webdesigner, mais le secteur était bouché. J’ai aussi obtenu un BTS en communication. 

Après plusieurs petits jobs, je suis devenue surveillante en collège et la CPE m’a poussée à passer le même concours qu’elle. Mais je ne m’en sentais pas capable. En revanche, j’ai passé le concours de Professeur des écoles. C’était un challenge pour moi, notamment obtenir un Bac+5 et le statut social d’enseignant.

 

Mon chemin vers la reconversion

 

Les raisons du changement de carrière

J’ai adoré travailler avec des enfants. J’aurais pu être éducatrice ou travailler en foyer. Ma désillusion vient du système administratif (inspection et rectorat). S’ajoutent toutes les réflexions que subissent les enseignants sur les réseaux sociaux alors que la plupart s’impliquent, essaient de résoudre de nombreux problèmes, et pensent au bien-être des élèves. J’ai également subi des erreurs d’affectation et ai constaté que des contractuels se retrouvaient dans des situations plus privilégiées que ceux qui avaient obtenu le concours.

Finalement, j’ai démissionné de l’éducation nationale en 2018 et j’ai créé mon auto-entreprise.

💡 Vous aussi, vous aimeriez démissionner de l’Éducation nationale ? 

La transition financière

Quatre mois après mon départ de l’Éducation nationale, j’ai pu toucher le chômage. Il fallait seulement que je prouve une recherche active de travail ou l’objectif d’un projet de vie professionnelle. En effet, j’ai donné des cours de soutien scolaire pendant ces quatre mois et j’ai suivi une formation pour les auto-entrepreneurs.

Suite à la commission de Pôle Emploi, j’ai touché des indemnités jusqu’à ce que mon entreprise soit viable (au bout d’un an environ). Je touchais 1 300 euros par mois. Cette indemnité m’a permis de tenir lors des différentes fermetures du salon et la période COVID.

Mon évolution dans le tatouage

Les premiers pas 

Je voulais me mettre à mon compte. Mon cousin, professionnel du tatouage depuis 30 ans, dans le sud de la France, a essayé de me décourager. Il voulait surtout savoir si j’étais vraiment motivée.

J’ai dû investir dans une formation Hygiène et Salubrité de trois jours qui est nécessaire pour les métiers de l’esthétique. 

Mon premier tatouage, je l’ai effectué sur moi-même, sur mon pied. Mes amis, témoins de ma détermination, m’ont soutenue pour transformer cette passion en profession. Ils ont été mes premiers cobayes avec des petites pièces. Finalement, j’ai rejoint le salon de mon cousin, un an après notre première discussion. 

 

Le quotidien

La co-gestion d’un salon de tatouage

Aujourd’hui, nous sommes plusieurs tatoueurs sous une enseigne commune : Pattattoo. Financièrement, chacun est à son compte. Il n’y a pas de concurrence entre nous, car chacun a un style différent. Je profite quotidiennement de leurs conseils avisés.

Je travaille beaucoup plus que lorsque j’étais prof : de 9 h à 19 h au salon, 5 jours sur 7. Je prends très peu de vacances (10 jours cette année). Il y a beaucoup de concurrence dans le tatouage.

 

Les relations avec les clients

L’établissement d’une relation de confiance avec les clients est au cœur de ma pratique. Il est important de les comprendre et de respecter les motivations et histoires de chacun. 

Quant aux réseaux sociaux, c’est un passage obligé pour présenter mon book, mais certaines personnes me contactent à n’importe quelle heure, notamment la nouvelle génération et cela me prend beaucoup de temps.

Comment devenir tatoueuse : mes conseils

 

Effectuer un bilan personnel et être soutenue

Si vous souhaitez vous reconvertir, voici les points à retenir : 

  • Apprenez de ceux qui ont de l’expérience.
  • Osez poser des questions. 
  • Réfléchissez à la viabilité de votre projet.
  • Entourez-vous de personnes qui vous encouragent.
  • N’écoutez pas ceux qui projettent leurs peurs sur vous.
  • Sortez du schéma familial classique : mariage, enfants, CDI.

Tout est possible, il faut se lancer. Mon déclic vient d’une amie qui s’est reconvertie plusieurs fois. Elle m’a fait remarquer que j’avais un appartement de 15 m² à Paris, un salaire faible pour Bac+5 et qui allait peu évoluer. 

 

Comprendre les réalités du métier

Si vous vous demandez comment devenir tatoueuse, voici mes conseils : 

  • Le tatouage est un métier exigeant, mais si vous êtes animé par l’amour de l’art et le désir de créer, alors foncez. 
  • Présentez-vous dans le salon d’un tatoueur expérimenté pour qu’il vous transmette son savoir. 
  • Apprenez et pratiquez. 
  • Créez un book solide.
  • Ne perdez jamais de vue l’importance de l’éthique dans ce métier. N’hésitez pas à refuser certains projets.
  • Soyez passionné. 

N’ayez pas de regrets. Ma devise : je suis à l’endroit où je dois être, à l’instant présent.

Ma transition de l’enseignement au tatouage a été un voyage enrichissant. Je suis la preuve vivante qu’avec de la détermination, il est possible de changer de vie professionnelle et de réussir. Pour tous ceux qui s’interrogent sur comment devenir tatoueuse, sachez que c’est un chemin personnel. Il n’y a pas de formule magique, juste une série de choix. Aujourd’hui, je suis à ma place. Si vous êtes prêts à embrasser le monde fascinant du tatouage, je vous y encourage chaleureusement. Prenez votre envol, tracez vos propres lignes.

 

Article rédigé par Stéphanie dans le cadre de la Formation en Rédaction Web

 

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