Avant, Céline était prof. Elle n’a jamais perdu sa vocation d’aider les élèves, mais récemment, elle a choisi de troquer le cadre scolaire pour enseigner autrement. Aujourd’hui, Céline est orthographothérapeute. Ici, elle nous explique ce qui l’a poussée à quitter l’Éducation nationale (son parcours, ses choix). De son œil aguerri, elle nous parle de ce qu’est l’orthographothérapie : une profession qui tend à se faire connaître.
De l’Education nationale à l’orthographothérapie, elle enseigne maintenant différemment
Céline a d’abord été prof de sport dans le secondaire durant quinze ans, puis, elle a passé le concours d’institutrice pour enseigner pendant une dizaine d’années dans le primaire.
Pourtant, elle a démissionné deux fois, car comme beaucoup, elle a subi des déceptions dans le milieu de l’enseignement. Tout d’abord, la pression de ne pas remplir son rôle correctement, le manque de reconnaissance, et la sensation de ne pas être utile. Elle ne retrouvait plus le sens qu’elle donnait à ce métier : aider les enfants.
Lors de sa deuxième démission, Céline a pu toucher le chômage en quittant l’Éducation nationale, et ce pour motif légitime de création d’entreprise. Elle s’est donc lancée dans l’aventure lors du second confinement quand une de ses amies lui a fait part des difficultés qu’avait sa fille à lire. Ce fut le déclic !
💡 Tout savoir pour démissionner de l’Éducation nationale dans les règles.
Une vocation d’enseigner autrement au service du DYS
Beaucoup d’enfants sont soi-disant diagnostiqués « dys », c’est-à-dire qu’ils présenteraient un trouble cognitif, entraînant donc certaines lacunes au niveau de l’apprentissage.
Les difficultés d’apprentissage de la lecture (dyslexie), de l’écriture (dysgraphie), de l’orthographe (dysorthographie) sont ce sur quoi Céline se penche avec ses élèves.
Elle insiste notamment sur le caractère réfutable du terme, car pour elle, les troubles « dys » ne sont pas une fatalité comme nous pouvons être amenés à le croire. Nous ne naîtrions pas « dys », pas plus que nous ne sommes condamnés à le rester toute notre vie ; d’ailleurs aucune étude scientifique ne distingue les difficultés de lecture de la dyslexie.
Cependant, selon son constat, elle déplore un manque d’adaptation dans les classes pour les élèves présentant ces difficultés : trop d’effectifs dans les salles de cours, pas assez de formation à ce sujet pour les enseignants, et une étiquette mise sur l’enfant entachant sa confiance en lui pour la suite de son parcours.
Face à l’enfermement de ces élèves dans leur problématique et au mal-être auquel ils sont confrontés, Céline nous expose son point de vue : ce n’est pas à l’enfant de s’adapter aux méthodes éducatives, mais bien l’inverse, et c’est ce qui pousse notre invitée à enseigner autrement !
Trouver du sens en enseignant différemment
Indéniablement faite pour l’enseignement, sa vocation d’aide aux enfants l’a vite rattrapée lorsque la fille de son amie s’est mise à lire en quelques séances.
Pour aborder la possibilité d’apprendre aux enfants d’une autre manière, Céline s’est d’abord penchée sur la méthode Écrilu de Jacques Delacour. Il s’agit d’une méthode pour laquelle elle avait participé au développement au sein de l’Éducation nationale. Et malgré l’impossibilité de la mettre en application comme elle le souhaitait, avait fait ses preuves lors de sa mise en place dans les classes qu’elle avait en charge.
Écrilu, c’est l’apprentissage de l’écriture avant celui de la lecture, et c’est entre autres de cette façon que Céline enseigne différemment. De la tenue du crayon à la motricité, elle ne se sert pas uniquement de la tête des plus jeunes, mais aussi du corps : ancienne prof d’EPS, c’est naturellement et avec passion qu’elle s’est également formée sur les réflexes archaïques par la méthode Landon. Il s’agit d’une méthode qui vise à redonner à l’enfant la pleine possession de son corps et de ses moyens en inhibant la venue de ces mouvements automatiques involontaires. De ce fait, le cerveau, moins focalisé sur le corps, peut axer toute sa concentration sur l’apprentissage.
Une corde de plus à son arc, comme elle nous l’explique, puisqu’elle a établi plusieurs protocoles bien distincts en s’inspirant des nombreuses formations qu’elle a pu acquérir quand elle était encore professeure, et qu’elle utilise au cas par cas en se modelant à chaque individu.
S’adaptant à tout un panel de jeunes qu’elle reçoit aujourd’hui dans son cabinet Dijonnais, l’orthographothérapeute est passée d’un public de groupe à un public beaucoup plus familial. La prise en charge individuelle des enfants peut se faire accompagnée de leurs parents, qui sont bien souvent en situation désespérée de ne pas trouver de solution adaptée dans le cadre scolaire. Et le résultat est là, les progrès ne s’arrêtent pas à la lecture et à l’écriture, puisqu’en réapprenant à l’enfant, il acquiert la confiance en ses capacités et les résultats sont également visibles sur les autres matières.
Céline a, par ce biais, retrouvé un sens à son métier, puisqu’elle propose un apprentissage adapté et modulé aux enfants. Les parents ne sont pas en reste puisqu’elle livre lors de ses séances, des clés ayant fait leurs preuves en collectif. L’avantage étant que tout est transposable individuellement au domicile de chacun : un gain de temps pour les devoirs à la maison, dans une ambiance bien plus légère !
La réussite en enseignant autrement
Céline fut la première en France à s’installer en tant qu’orthographothérapeute. Elle n’a de ce fait pas eu besoin de faire la publicité de sa nouvelle activité puisque la réussite de ses méthodes a suffi, grâce au bouche-à-oreille, à aider un grand nombre d’enfants. Beaucoup d’entre eux étaient amenés à aller en Segpa, en école Ulis ou à quitter le système dit classique. Grâce à Céline, il aura suffi de quelques séances pour régler le problème.
Sept, tout au plus, c’est ce dont elle nous fait part et c’est ce qui rassure également les parents, puisque l’accompagnement reste bref et de ce fait pas trop onéreux (surtout au vu des résultats !), d’autant que certaines mutuelles peuvent rembourser une partie des séances.
Aujourd’hui, et toujours dans le but altruiste de sauver les enfants d’un parcours scolaire chaotique, Céline a formé une trentaine de nouveaux orthographothérapeutes sur les temps de vacances scolaires. Une opportunité pour les professeur(e)s et instituteur/trices de venir se former pour apprendre sur cette différente façon d’enseigner sans avoir besoin de quitter leur poste.
C’est donc tout naturellement qu’elle souhaite créer une franchise de référence en matière d’orthographothérapie avec Elodys, partout en France afin d’en faire bénéficier bien plus d’enfants encore ! La formation Elodys, est désormais accessible pour l’année prochaine sur inscription en contactant Céline sur son site Devenir Orthographothérapeute.
La demande grandissante d’acquisition de cette compétence d’orthographothérapie et la forte hausse de besoins, entraîne intrinsèquement une recherche de nouveaux formateurs ! À bon entendeur…
Enseigner autrement, c’est possible
S’il y a un mot qui vient à la bouche de Céline sur sa reconversion, c’est « heureuse ».
En se créant elle-même son nouveau poste de micro-entrepreneuse, elle dispose désormais d’une liberté retrouvée puisqu’elle a décidé de se concentrer sur son activité les mercredis et samedis pour accueillir les enfants. Bénéficiant d’un emploi du temps plus flexible, son travail d’orthographothérapeute lui permet pourtant de mieux gagner sa vie qu’à l’Éducation nationale.
Aussi, elle est désormais reconnue pour ce qu’elle fait et s’enthousiasme au quotidien de voir les élèves évoluer et prendre confiance en leur capacités jusque-là mises à mal. Une fierté pour cette Dijonnaise qui a su comment enseigner autrement en adaptant ses connaissances au service de la réussite scolaire.
Article rédigé par Fanny Seewald dans le cadre de la Formation en Rédaction Web
Article très intéressant et très clair. Merci
Merci pour ton retour, nous allons continuer de transcrire les épisodes du podcast pour les rendre accessibles à tous. 🙂